J'ai travaillé sur une dizaine de sites cette semaine et je pense que c'était un peu trop car j'ai fait une rechute d'humeur au souper. Je me suis fait réveillé par un téléphone ce matin, ensuite j'ai dû dé-complexifier un truc simple qui semblait complexe mais qui ne l'était pas. Ensuite, tâches ménagères et préparation pour le karaté. Déposé des chèques, rien retiré. J'ai aidé deux personnes au karaté pour leur examen, une était prête, l'autre non. Encore promis d'être présent lundi pour remplacer quelqu'un.
De retour dans mon appartement, j'ai recherché de l'information intéressante, je n'en ai pas trouvé, j'ai commencé à penser sur ma vie et j'ai rechuté dans les idées noires ou plutôt une fatigue accumulée. Cette fatigue ou déséquilibre est là depuis le cégep ou même avant. Avant. Fatigué d'être seul et d'avoir une vision de l'avenir seul. Ancré dans mes idées et mes principes. Il me semble que si j'avais une personnalité forte, je pourrais me définir des objectifs, avoir une vision d'un avenir meilleur. Non, pas encore. Dommage. J'ai encore beaucoup à apprendre.
Vision. Qu'est-ce que je veux? Parfois, j'aimerais être capable de faire le tour du monde, à pied, en vélo et ne plus revenir à ma prison d'appartement. Faire le tour du monde veut aussi dire revenir au point de départ. Être capable de vivre sans attache, sans domicile fixe, est-ce vraiment quelqu'un chose que je veux, sûrement pas. Je ne sais pas trop pourquoi car je serais toujours seul avec moi et loin de ma famille. Je ne peux pas vivre sans famille. Parfois, j'espère avoir assez d'argent pour avoir une petite maison qui me coûterait moins cher qu'un appartement ce qui ne me semble impossible à courte terme. Une maison, c'est grand, une maison tout seul, c'est vide. Parfois, j'aimerais faire un métier simple, régulier, physique, sans soucis et qui ne demande pas d'être devant un ordinateur à longueur de journée. Mais j'aurais besoin d'une centaine de métiers comme ça, car je me lasserais après quelques mois. Parfois, j'aimerais aimer une femme, pouvoir faire des activités et partager mes opinions avec elle, réaliser ses rêves, essayer de la protéger et me faire aimer. Mais je me dis qu'aucune femme ne mérite d'être avec moi avant que je sois assez fort, que je n'aie plus autant de hauts et de bas.
Je vais essayer de dormir. Demain, encore seul, je vais travailler seul sur mes projets. Je vais voir des gens, quelques instants et ensuite la solitude va me rattraper. Je vais attendre l'été pour faire du vélo. Je vais me promener longtemps sur des routes droites pour revenir à la prison. Je vais voir des arbres, des maisons, des cyclistes à qui on sourit pour rien dire. Et ensuite, ce sera l'hiver. Encore enfermé. La trentaine approche. Le temps sera comme toujours lent et rapide à la fois.