Inscrivez-vous qu'il disait...

Par yansanmo

2012-03-24 12:18:57

En réponse avec un point oublié de l'article «Manque criant de relève dans les technologies de l'information», les raisons de ce manque.

Pourquoi est-ce qu'il manque de spécialistes en informatique? Voici des raisons que j'ai remarqué durant mon éducation...

  • Manque de compétences des professeurs. Lorsque j'étais au secondaire V, il n'y avait qu'un seul cours de programmation et le professeur ne connaissait pas la programmation. Il se fiait sur les élèves pour corriger les problèmes du manuel qu'il traduisait (anglais vers le français). Le cours était pour des élèves de secondaire 4 et 5 en même temps.
  • Diminution du nombres d'élèves pouvant aller en informatique. Lorsque j'ai terminé mon Secondaire V, j'ai attendu dire que le secondaire diminuait le nombre d'élèves en Math 536. Hors c'est un cours obligatoire pour faire une technique informatique. Moins d'élèves en Math 536 signifie donc moins d'élèves en technique informatique.
  • Pas de formation à Mont-Laurier. Lorsque j'ai terminé ma première année au Centre collégial de Mont-Laurier en DEC Informatique, j'ai dû poursuivre mon DEC à l'extérieur (Cégep de Saint-Jérôme) pour les 2 autres années. De plus, le centre collégial de Mont-Laurier a arrêté le programme à Mont-Laurier. Les jeunes du secondaire devait donc tout de suite aller à l'extérieur.
  • Domaine de gars. Dans la majorité des cours en informatique, il n'y avait que 5% à 10% de femmes et ils ne s'agit pas d'un programme qui demande un effort physique. Sur le marché du travail aussi on est confronté à la même chose.
  • Formation dépassée. Dans ma formation, le professeur enseignait souvent des technologies désuètes, non applicables ou il connaissait moins la matière que certains élèves.
  • Formation trop générale. La formation d'une technique informatique ou d'un bac en génie logiciel est trop générale. En sortant d'une technique informatique, l'élève ne sait même pas dans quelle branche il peut se spécialisé. On peut aller de vendeur de pièces informatiques, gestionnaire de parc informatique, réseautique, analyste, architecte, programmeur, testeur, créateur de sites web, créateur de jeux vidéos, rédacteur, etc... C'est comme s'il y avait un DEC en construction et à la sortie du DEC on proposait à l'élève d'être: vendeur dans une quincaillerie, inspecteur en bâtiment, entrepreneur général, plombier, charpentier, électricien, designer, architecte, etc...
  • Maque de spécialisation. Le manque de spécialisation dans les programmes informatiques font qu'on demande des compétences non nécessaires dans des métiers et qu'on fait décrocher les élèves. Par exemple, pour un vendeur de pièces informatiques, la partie mathématique/code/analyse/algorithmique de logiciels n'est pas nécessaires. Pour un programmeur de site Web, la gestion de parc informatique n'a pas d'intérêts.
  • Délimitation floue entre les métiers. On crée souvent un seul poste informatique dans les entreprises lorsqu'il devrait y avoir au moins deux ou trois postes différentes.
  • Aucune formation des élèves pour le travail d'équipes avec des gens d'autres spécialisations. Je n'ai jamais eu de cours qui a proposé un projet d'équipes avec: un client, un analyste, un architecte, un programmeur, un testeur, un traducteur, un designer d'interfaces...
  • L'incompréhension de la société face à l'informatique. Mes proches ont toujours de la difficulté après plus de 10 ans à comprendre ce que je fais: de la programmation. Pour certains d'entre eux, j'installe des pièces dans un ordinateur. Pour d'autres, je fais de la création graphiques ("photoshop/gimp") pour des sites Web. Enfin, pour d'autres, je ne fais qu'enlever des virus...
  • La mauvaise image des "hackers" et de l'informatique dans les films et la presse. Un enfant de 10 ans ne peut pas entrer dans un système informatique des militaires en moins de 2 minutes. On ne peut pas deviner un mot de passe en 5 minutes. Il n'y a pas de cyber-monde comme la matrice ou Tron. Un «hacker» n'est pas un méchant, c'est un amateur qui décortique de A à Z et essaie de comprendre le fonctionnement de tout ce qu'il voit. C'est un détective, un artiste et quelqu'un qui veut tout savoir (éducatif). Les méchants sont les «crackers» et s'intéresse plus à l'argent qu'au domaine de l'information ou de l'éducation.
  • La mauvaise image des ordinateurs et de l'informatique. On me dit souvent «mon ordinateur est lent, je comprends rien en informatique, c'est trop compliqué pour moi». On ne fait pas la différence entre les logiciels (programmes) et le matériel (électronique). On veut utiliser des ordinateurs qui demandent des années d'apprentissage sans formation et faire un travail en moins de 10 minutes.
  • Les mauvais produits des fabricants d'ordinateurs. Les fabricants d'ordinateurs et de matériels informatiques s'amusent avec des stratégie marketing et ne livrent pas des informations compréhensibles, pertinentes et nécessaires pour l'achat ou une bonne utilisation. Certains fabricants utilisent des formats propriétaires qui nuisent à l'Interopérabilité ou livrent du matériel sans garantie lorsqu'il y a des problèmes structurels connus. Leur seule solution est d'acheter du neuf quand une pièce ne fonctionne pas.
  • Les mauvais logiciels. Un grand nombre de logiciels sont mal documentés, mal intégrés et ne font pas correctement leurs tâches. De plus, certains utilisent des formats propriétaires qui ne permet pas de choix aux utilisateurs. Les logiciels sont conçus toujours pour des ordinateurs de plus en plus rapide même si le matériel ne suit pas.
  • La loi. Aucun domaine réservé ou privilèges aux ingénieurs logiciel selon la loi. Pour faire une route, il faut un ingénieur civil qui signe un plan et appose son sceau d'ingénieur. Pour bâtir un logiciel, n'importe qui peut le faire. Il n'y pas d'avantages à être ingénieur logiciel selon la loi.

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