Voici mon opinion suite au communiqué de la ville de Mont-Laurier pour encourager l'engagement bénévole pour Nez Rouge. Ça me fait penser un peu au récent billet dans le journal La Presse «Les banques alimentaires, ça ne fonctionne pas»

Pour commencer, prenons la mission de l'organisme qu'on retrouve sur leur site web: « L’Opération Nez rouge s'est donnée la mission de valoriser, par une approche citoyenne non moralisatrice, l’adoption d’un comportement responsable dans toutes situations de facultés affaiblies, en offrant un service de raccompagnement accessible et confidentiel dispensé par et pour la communauté, dont les retombées financières profitent à des organismes locaux dédiés à la jeunesse ou au sport amateur, et en réalisant d’autres programmes de sensibilisation à la consommation responsable et à la sécurité routière. »

On peut découper cette mission en trois parties: 1. sensibilisation à la consommation responsable/comportement responsable avec facultés affaiblies, 2. raccompagnement et 3. retombés financières pour les jeunes et le sport. Remarquer qu'on ne parle pas d'alcool mais de facultés affaiblies, qui comprend entre autre les personnes "fatiguées".

Bien attendu, je ne suis pas contre les comportements responsables, l'aide aux personnes en difficulté ou encourager les jeunes et le sport. Là où je suis contre, c'est le lien qui se fait nécessairement entre la consommation d'alcool, les partys et l'argent qui est versé aux bonnes oeuvres. Années après années, se lien prend place tranquillement dans la tête des gens. Plus il y a de partys, plus il y a de raccompagnements et plus il y a d'argent pour le sport ou les jeunes.

Tout d'abord, j'aimerais parler de l'alcool qui est une des premières causes des facultés affaiblies. Je dois dire que je ne tolère pas l'odeur de l'alcool et je ne bois pas d'alcool. Je n'encourage pas non plus personne à boire de l'alcool, que ça soit un verre, avec modération ou se saouler. L'alcool est une drogue comme une autre qui modifie l'état d'une personne et qui peut devenir un refuge pour certaine personne lorsqu'il y des problèmes. On peut aussi l'utiliser pour oublier, diminuer une douleur physique ou vaincre sa timidité, etc. On connaît aussi les ravages que l'alcool en consommation abusive peut causer sur un individu, sur sa famille et dans la société. Elle crée aussi une dépendance légère (qui ne parait pas sur l'entourage) ou lourde. On parle moins souvent de l'exclusion des personnes qui ne tolère pas l'alcool dans les rencontres de société. En effet, on peut comparer une personne qui ne tolère pas l'alcool (consommation, odeur, ...) à une personne qui ne tolère pas le tabac ou le cannabis (odeur, consommation, effet sur la santé, ...). Lorsqu'on ne le tolère pas, on ne veut pas se retrouver dans un endroit qui en contient. On éprouve un profond malaise en sa présence. On commence donc à éviter tous événements où l'alcool est présent. On retrouve l'alcool dans plusieurs rencontres sociales comme si c'était obligatoire de boire pour discuter, on dirait même que c'est une façon d'attirer les gens, comme si le sujet ou l'occasion par elle même n'est pas suffisante. On peut confirmer que l'alcool est une substance différente des autres lorsqu'on pense à la prohibition aux États-Unis. Si on banni la consommation de "bleuets" (pris au hasard), je ne crois pas qu'on se retrouvera avec une mafia de bleuets, de la corruption et des meurtres. Par contre, pour une drogue comme l'alcool, on a les mêmes effets sur le crime que pour les drogues dures.

Ensuite, viens le point des facultés affaiblies non causées par l'alcool. Je vais parler du manque de sommeil car je ne veux pas parler des autres causes (drogues). Je divise ici la fatigue en deux: la fatigue dû à un effort soutenu (comme courir un marathon) et la fatigue normale lorsqu'on a fait une bonne journée de travail. Je crois bien que la clientèle de Nez Rouge ne vient pas de courir, alors je vais assumer qu'ils sont fatigués après avoir fêter jusqu'à 3h ou 4h du matin. Bien attendu, je parle de la minorité qui ne buvait pas dans ce party. Souvent ces personnes seront les raccompagnateurs assignées. Or, comment juge t-on qu'on est trop fatigué lorsque notre haleine n'empeste pas l'alcool et qu'on ne cogne pas des clous? Qui va juger qu'on est trop fatigué pour conduire ? Qui va nous arrêter ? Est-ce que les campagnes de sensibilisation sont suffisantes pour nous rappeler qu'on est trop fatigué pour conduire ? Pourquoi nous ne nous sommes pas préparé avec une sieste avant d'aller au party ? Il y a bien attendu des cas d'exception, mais la majorité des adultes devraient connaître leurs limites et leurs habitudes de sommeil. Quand est-ce qu'on oublie qu'on n'est pas capable de rester debout jusqu'à 4 heures du matin et ensuite conduire ? Est-ce qu'on a vraiment besoin d'une couverture sociale qui raccompagne ces personnes qui ne pensent pas à appeler un taxi ? Est-ce qu'on a vraiment besoin d'un état maternaliste qui doit encore nous dire "ne rentre pas trop tard, fait pas de folies, appelle moi si t'es trop fatigué, dors chez un ami"...

Oui mais ça donne de l'argent aux jeunes. Je n'ai jamais été d'accord que la récolte d'argent en masse et sans objectif précis était une bonne chose pour aider les autres. Par exemple, je crois que c'est plus favorable une campagne par la fondation de l'hôpital pour acheter un "scan", en connaissant d'avance le prix qu'un organisme qui amasse des dons, puis redistribue les dons à plusieurs organismes qui vont utiliser ce budget pour prévoir leurs achats et leurs dépenses. Je trouve le premier beaucoup plus transparent et orienté vers un but réaliste et visible. Pour ce qui est des jeunes... Je considère malsain qu'on finance des activités bénéfiques aux jeunes, pour le sport ou pour la santé en utilisant de l'argent donné par des personnes qui ont des activités mauvaises sur leur santé (boivent trop, avec facultés affaiblies). Il y a eu plusieurs associations de commandites comme celle là au Québec. Qu'on pense aux taxes sur le tabac pour financer le stade Olympique ou encore tous les événements sportifs commandités par des compagnies de cigarettes (quand les cigarettes étaient bonne pour la santé :-) ). Les compagnies de boissons gazeuses sont moins présentes heureusement. Maintenant, ces commanditaires sont soit les compagnies d'alcool (bières), soit de boissons énergisantes (avec caféines et autres) et on voit même apparaître les commandites de "Lait" (lire Vaches à Lait, le lait contient de la caséine qui peut se transformer en casomorphine ...). Est-ce que ces compagnies sont des bons citoyens qui utilisent leur maigres économies pour financer ces événements ou bien est-ce qu'ils font tellement de profits en vendant leurs produits trop chers qu'ils peuvent donner de l'argent et en même temps faire de la publicité qui leur rapportera (marketing, marketing...). Je trouve tout aussi indécent qu'on utilise les paris et les jeux pour donner de l'argent aux jeunes. Et bien attendu, on a un exemple de bingos dans la région qui donne l'argent aux jeunes. Parce que donner du temps et de l'argent, ce n'est pas suffisant, il faut se faire divertir, parier, donner de l'argent au gouvernement et avoir une chance de gagner de l'argent qu'on n'aura pas "travaillé". Pour toutes ses raisons, je pense qu'il est mauvais qu'on associe de l'argent qui provient de personnes avec facultés affaiblies aux activités sportives et bénéfiques pour la santé. Imaginez si toutes les sommes qui sont investis dans l'alcool (vin, bière, spiritueux) lors des partys étaient donnés aux jeunes au lieu d'être consommé, imaginez si vous arrêtiez de boire pendant une année et que vous versiez votre budget annuel en alcool aux jeunes ? Bien attendu, on ne peut pas espérer ça avec la nature humaine.

TODO : réduction des accidents...