Je voulais écrire ce billet avant, mais j'ai été occupé avec d'autres dossiers (des sites Web pour faire changement).
Le 25 avril, j'ai assisté avec beaucoup d'entrepreneurs à la conférence de François Charron concernant les boutiques en lignes et le positionnement sur Internet des PME. La salle du CFP était presque pleine. J'ai assisté à cette rencontre avec scepticisme et prudence parce qu'il est facile de parler de miracle lorsqu'on veut vendre de la potion magique. J'ai vu en François Charron un bon communicateur, un expert d'Internet, un porte parole et un excellent vendeur. Tout comme un excellent vendeur, c'est les choses qu'il ne dit pas qui en dit long sur son discours.
La rencontre était organisée par la SADC pour un programme qui encourage les entreprises à se mettre en ligne. L'idée est excellente mais les moyens manquent souvent. M. Charron devait à la fois présenter cette vision du SADC et sa propre solution d'entrepreneur et on pouvait très difficilement séparer l'une de l'autre. Il ne faut pas oublier qu'il parcours le Québec en répétant la même cassette, qu'il a pu apprendre ce qu'il devait dire ou non à l'auditoire. J'ai déjà vu beaucoup de vendeurs, et c'est officiellement un bon vendeur.
Du côté technique, j'étais enfin avec quelqu'un qui connaît Internet et qui sait comment il fonctionne. Il n'y a pas grand monde dans la région à qui on peu parler référencement contrairement à Montréal. Je croyais m'entendre parler pour certaines opinions sur le référencement, le contenu HTML texte, la présence Web des entreprises. M. Charron nous a présenté sa recette pour être présent sur Google. J'utilise cette recette depuis les tous débuts pour mes sites Web (environ 1997), rien de nouveau, juste du gros bon sens. Le constat est très simple. Une des premières choses que les gens apprennent lorsqu'ils commencent à utiliser Internet, outre les courriels, est la recherche en ligne. Pour faire la recherche en ligne, on va sur un moteur de recherche (dans le temps Altavista ou Yahoo), maintenant Google ou Bing, on tape quelques mots clés et on cliquer sur "Recherche". Le réflexe de base est la recherche texte. Les gens ne comprennent même pas les noms de domaines .com et vont souvent rechercher les noms de domaine dans les moteurs de recherche. Si tout le monde recherche des mots-clés, on dirait que peu d'infographiste il y a 10 ans avaient compris cette évidence. Qu'est-ce qu'un moteur de recherche? C'est un ordinateur aveugle avec beaucoup de mémoire qui lit toutes les pages Web sur Internet. Il lit chaque page Web, classe les mots clés par priorité et utilise les liens externes pour donner de l'importance à votre site. Il utilise des mots-clés texte et les liens. Que faut-il sur votre site? Du texte et des mots-clés. Qu'est-ce qu'il faut sur les autres sites? Des liens vers votre site. Il n'y a pas cent façons d'avoir du bon référencement, ces deux concepts sont essentiels. Les anciens infographistes d'autrefois ajoutaient des mots-clés dans leur page à côté des grosses animation (flash) ou des images découpées. Les moteurs de recherche ont tués ce genre de site car les aveugles n'aiment pas le tape à l'oeil.
La présence Web des entreprises est importante mais pas primordiale. Si on ne vous trouve pas, on perd des ventes. Par contre, si vous avez une présence sur le Web mais que vous offrez un mauvais service ou que vos informations sont mauvaises, vous allez perdre des clients et on va en parler. Aujourd'hui, il est très difficile de ne pas être sur Internet sans le savoir. L'important c'est de vérifier qu'il n'y a pas de fausses informations. Il y a des centaines d'organisations qui se spécialisent pour vous afficher sur le Web: Canada 411, Vidéotron, Google Place, Facebook, FourSquare. Ils vont vous afficher sur leur site Web gratuitement à conditions qu'ils ajoutent de la publicité avec votre page Web. C'est à vous de vous plaindre si l'information n'est pas bonne.
Du côté vendeur, M. Charron est un très habile vendeur. Il a une entreprise et il veut vendre ses services. Son offre peut être attrayante si on est bien conseillé dans le processus. Mais ce n'est pas une solution à toute épreuve. Les outils de générations de site Web existent depuis très longtemps. Je pense par exemple au service offert par Multimania en 2000 qui proposait de faire son site Web avec des gabarits HTML et un outil en ligne pour créer des pages. Par contre, générer un site Web avec un outil nous limite toujours à l'outil et à la technologie. Votre entreprise doit rentrer dans le cadre. D'un côté, ça l'évite des pages ridicules créée avec Word ou Frontpage. De l'autre, ça fait des produits uniformes. L'outil à des limites et ne peut remplacer un bon programmeur avec un contrôle total sur un serveur. On ne peut pas toujours réinventer la roue mais parfois il faut utiliser ce qui est sur le marché. M. Charron veut bien vendre son produit, mais il a tout de même proposer de travailler avec des professionnels locaux. Payer vous un photographe si vous voulez des belles photos. Payer vous une infographiste pour un logo ou des bannières. Il est bien attendu à son avantage que les sites de ses clients paraissent bien, ça profite à l'image de son produit. C'est un conseil gagnant-gagnant, pour lui, pour vous et pour les professionnels.
L'avantage de son offre, c'est qu'il a créé un modèle où l'ensemble de ses clients se paient à peu de prix l'intégration de nouveaux produits et les correctifs. À chaque fois qu'un de ses clients demandent une modification au service, les changements sont offerts à tous les autres. C'est l'avantage du groupe. Avec un bassin assez grand, on réussit à amortir le coût du programmeur, des infographistes, des formateurs et on propose des nouveaux services régulièrement. Son offre utilise des outils gratuits sur Internet, mais c'est l'intégration intelligente qui fait toute la différence et c'est seulement avec le temps qu'on peut avoir une très bonne intégration qui se tient. Toutes les sociétés de logiciels grand public fonctionnent sur ce modèle, ce n'est pas nouveau.
Cependant, M. Charron a presque parler avec dégoût du monstre Facebook, qu'il nommait «Face de Bouc». Facebook est un rival aux autres sites sociaux comme Twitter, MySpace, Google Plus, aux moteurs de recherche d'entreprises comme Canada 411, aux services de courriel (hotmail, gmail) et aussi à son propre outil. En effet, Facebook propose un grand achalandage, un outil de recherche, un bottin d'entreprise, un outil de communication et une présence sur le Web. Il propose aux entreprises un outil de publications de nouvelles, un accès facile aux membres et un outil de publication de photos. Facebook joue donc dans les segments de marchés de beaucoup d'entreprises. Mais comme toute solution, il faut connaître ses limites. Les gros sites se font attaquer. Les bonnes idées se font copier. Tout site finit par mourir un jour. Un outil peut aider ou nuire à votre commerce (exemple: l'affaire Oasis).
Encore une fois, les solutions miracles ça n'existe pas.
La deuxième partie de la conférence portait sur les boutiques en ligne. La solution votresite.ca intègre des outils de boutiques en lignes déjà disponibles. On ajoute les catégories, les produits, on ajoute les photos et les descriptions et hop, on fait des affaires sur Internet. Lorsqu'un client veut acheter un produit, on reçoit une notification par courriel et on a la tâche d'envoyer le produit par la poste. C'est principalement là le problème : la poste. Personnellement, j'ai toujours fuit les contrats avec du commerce en ligne car je trouve le tout risqué et source de beaucoup de soucis. On ne parle plus d'un mauvais numéro de téléphone, mais de l'argent de vos clients, du temps d'emballage et de mise à jour, des rabais, des taxes et de frais de manutention. C'est un dossier épineux qui peut très bien fonctionner mais qui demande beaucoup plus de travail que la mise à jour d'un site Web. Il y a eu des questions très intéressantes du public. «Quel est le prix minimum d'un article pouvant être mis sur une boutique en ligne.» Bien évidemment, si un produit est 3$ et que le coût d'envoi est 6$, le produit ne se vendra pas. M. Charron a dit la réponse tout à fait juste dans ce cas: «Ça dépend». Personne ne peut fixer un prix. C'est du cas par cas pour chaque type d'entreprise. Il faut donc juger du nombre d'heures qu'on est prêt à consacrer dans cette aventure. Cepndant, le plus beau avantage d'une boutique en ligne à mon avis n'est pas la vente par la poste, mais la possibilité pour les clients de voir les produits. On peut les trouver dans les moteurs de recherche et on peut les voir. Juste l'affichage vaut le coût d'essayer d'avoir une boutique en ligne même si on doit acheter en magasin.
Les Hautes-Laurentides. Je trouve que le conférencier connaissait très peu la situation locale. Il y a encore beaucoup de gens qui n'ont pas Internet Haute-Vitesse à la maison. Certains n'ont même pas Internet. Je n'ai pas encore vu personne se promener avec sa tablette sur les "terrasses" de Mont-Laurier. De plus, ça fait 4 ans que je travaille à faire une présence sur Internet à toutes les entreprises de la région. Je n'offre pas un site Web complet, mais c'est une présentation des renseignements de base, des évènements, des offres d'emploi qu'aucun autre répertoire ne peut mettre à jour aussi rapidement pour la région. Si une nouvelle entreprise à Mont-Laurier n'a pas de site Web, c'est presque garantie de la trouver sur mon bottin via Google. Mais bon, ce n'est peut-être que de l'amour propre. Même moi, j'ai de la difficulté à trouver certaines entreprises de la région lorsque je contre-vérifie mes informations. J'aurais aussi aimé qu'il parle des bons coups et des mauvais coups locaux. Mais rien du côté local.
Finalement, ce fut une très bonne conférence sur Internet. Ça me fait regretter les conférences organisées par PHPQuébec, W3Québec et Facil à Montréal. Une belle lueur d'espoir si les gens peuvent être plus présent sur Internet. L'important c'est l'unicité et la pertinence du contenu. Toute action dans ce sens est la bienvenue. Par contre, publier du contenu unique c'est difficile, et peut-être que je vais en parler dans un autre billet.